La rentrée scolaire et universitaire a démarré en pleine pandémie. Beaucoup d’étudiants ont rejoint leurs établissements pour reprendre les cours de la nouvelle année universitaire. Quelles sont les réactions des étudiants et professeurs face à cette rentrée exceptionnelle ? Respectent-ils le protocole sanitaire, le port du masque et la distanciation sociale pour éviter une éventuelle contamination du virus ? …
Vendredi dernier, nous étions dans l’une des facultés sises dans la banlieue sud, qui a repris, depuis le début de la semaine, les cours. A l’entrée de la faculté, les étudiants se sont rassemblés en petits groupes avant de rejoindre leurs classes. D’autres se sont dirigés directement vers les salles pour entamer la première séance. Une fois dans la faculté, tout le monde devrait porter son masque et éviter au maximum le contact avec autrui. « Le port du masque et la distanciation sociale sont respectés ici ! On n’accepte pas les étudiants qui ne portent pas leur masque et on leur recommande toujours de ramener avec eux les gels nettoyants. Les salles ont été aménagées de sorte que les tables et les chaises soient placées en respectant la distanciation. L’aération des salles est aussi obligatoire pour éviter tout risque de contamination », nous dévoile l’un des employés responsables de ladite faculté. Et de renchérir: «Nous avons un seul problème, c’est que nous n’avons pas de femmes de ménage pour nettoyer les salles, les WC et les couloirs de la faculté. Nous essayons de faire des collectes auprès des professeurs appartenant à la faculté afin de pouvoir résoudre ce problème devenu intrigant ».
Aymen et Isra, deux étudiants rencontrés lors de la pause-déjeuner, confirment les propos du responsable et notent que la rentrée dans cet établissement a démarré tout d’abord doucement, les étudiants qui viennent d’autres gouvernorats n’ont pas encore rejoint leurs classes pour plusieurs raisons, notamment le problème du logement et la peur de choper le virus, de l’autre côté.
Isra, étudiante en deuxième année informatique, a précisé que certains professeurs sont encore absents ainsi que des étudiants et que le démarrage officiel de l’année universitaire n’a pas encore commencé.
« Quant au respect du protocole sanitaire, il est vrai, certes, que nos professeurs, et nous étudiants, essayons de nous en sortir avec les moyens du bord. Les salles sont mal entretenues, les WC aussi sont sales mais nous essayons de minimiser le risque de choper le virus par les gestes barrières, le nettoyage fréquent des mains et le port du masque tout au long de la journée, du moment que nous sommes obligés de fréquenter les autres étudiants, professeurs ou autres personnes.», nous explique Isra qui habite dans un foyer privé tout proche de sa faculté et qui, selon elle, ne respecte pas parfaitement les règles d’hygiène et le protocole sanitaire qui devrait être mis en place, ce qui l’a mise mal à l’aise et l’a poussée à chercher une offre de partage ou de location via le net.
Najoua, professeur de math, qui vient de Sfax pour enseigner deux jours de suite à ladite faculté, nous a déclaré, quant à elle, que la reprise cette année a mal démarré vu les conséquences et les impacts négatifs de la pandémie sur le déroulement des séances de cours. « Aujourd’hui, j’ai enseigné mon cours en présence de seulement sept étudiants, alors qu’ils étaient censés être au moins une quinzaine. Certainement, cet absentéisme est dû à la propagation de la pandémie, d’ailleurs plusieurs étudiants et même professeurs veulent reprendre les cours à distance afin de limiter les déplacements, le contact avec les étudiants dont certains sont obligés de prendre les moyens de transport public pour rejoindre leur faculté», témoigne la professeur de mathématiques.